Walcourt : La Basilique
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Introduction
Il faut en premier lieu, rendre hommage au doyen Pivetta qui exerça sa charge à Walcourt jusqu'en 2014. Il est à l'origine des explications que l'on trouve dans la basilique, explications que de nombreux visiteurs ont le tort de négliger. Il exercera à Bastogne de 2014 à 2021 avant de prendre sa retraite.
L"église fut d'abord une collégiale, érigée en 1026. Elle subit alors toute une série de transformations et fut loin d'être épargnée : incendies en 1220, 1447, 1615 et dégâts suite au bombardement en 1914.
Deux dates importantes : 1531 création du Jubé et 1621 pour la reconstruction de la flèche par Jean le Coustre.
Elle a donc subi de nombreuses restaurations : 1852 à 1902 , 1918 à 1930 et récemmenr renforcement des structures par l'entreprise Galère. Dans les archives du Royaume on peut trouver divers documents quant à la restauration due principalement à Pierre Langerock architecte et par le maître verrier Joseph Osterrath.
Les documents des archives du Royaume sont consultables ICI (s'inscrire pour voir les documents numérisés)
Il convient aussi de lire le bulletin de la commission des monuments et des sites de Madame Françoise Josis-Roland téléchargeable ICI.
EXTERIEUR
La basilique avec sa flèche de 63 mètres.
Contreforts et gargouilles
Cour du cloître
Outre deux dalles funéraires, l'on voit la sépulture de l'aspirant français Vincent Dauchez, un des 27 soldats tués le 16 mai 1940. Dans les années 50, les 26 autres soldats ont été rapatriées à Saint-Barthélemy-d'Anjou en France . Le bataillon du 125ème RI en était originaire.
Le portail de la façade nord
L'entrée de la basilique se fait par la façade nord et donne sur le premier transept.
Le gâble montre le couronnement de la vierge avec de chaque côté un ange adorateur.
Au linteau : vierge à l'enfant.
Culs-de-lampe
Statues de saints
Saint Materne (attributs : coiffé de la mitre et portant une église)
Sur le côté du porche : saint ?
Portail sud
On peut accéder par le sud à la basilique. Après le portail, un porche nous amène à côté de l'autel.
Porche sud
INTERIEUR
Plan de la basilique
La basilique est orientée vers l'est. Elle est constituée de 3 nefs de trois travées avec chapelles, d'un transept avec chapelles, d'un choeur de 3 travées, d'un abside à 5 pans avec déambulatoire. La partie romane est au niveau du narthex au-dessus duquel se dresse la tour.
Rosace du porche nord
On peut également y voir deux fonts baptismaux (un du XXème siècle).
Fonts baptismaux avec saint Jean-Baptiste (un date du XXème siècle)
Les fonts baptismaux m'évoquaient le type roman comme à Gerpinnes et à Saint-Severin avec les quatre têtes représentent les quatre fleuves du jardin d'Éden : le Tigre, l'Euphrate, le Pishôn et le Gihôn (deuxième chapitre de la Genèse). Ils sont cependant de style gothique tardif (XVIme) comme Monsieur Pol Herman me l'a indiqué.
Vitrail de saint Jean-Baptiste baptisant Jésus
Vue du narthex depuis la nef
On remarque à droite et à gauche de l'entrée du narthex : deux épitaphes.
Le texte de cet épitaphe indique que Toussaint Staffe fut écuyer et maïeur de la Cour de Justice pendant 60 ans sous l'égide de Charles V. Il aurait vécu jusque 110 ans. La dalle date de 1621. Elle se trouve à gauche de l'entrée du narthex.
Son sceau est visible sur le site des archives du Royaume (ICI).
A droite en regardant à partir de la nef vers l'occident : épitaphe de Jehan Baisier de style renaissance (présentation par son patron du défunt au Christ).
"Ci-devant repose Messire Jehan Baisier, en son temps
vice Prévost et chanoine de cyens, y trépassat le 21e
jour de septembre, anno 1741 et de sa continuelle
résidence l'an 50.
Priez Dieu pour son âme."
En surplomb de l'entrée du narthex : 3 statues
LE CHOEUR
En 1950, le 23 mai, le pape Pie XII confère à la collégiale Saint-Materne le titre de basilique mineure.
On peut ainsi voir dans le choeur les emblèmes distinctifs d'une basilique : le pavillon (ombrellino) et le tintinnabule.
Autel du choeur
Il date de 1904 et est de style neogothique.Les sculptures sont de Léopold Blanchaert né à Gand le 4 mars 1832, décédé le 23 mars 1913 qui réalisa entre autre la restauration de la sedes sapientiae de Ittre. Les peintures sont de Henri de Tracy dont j'ignore la biographie.
Tabernacle : l'agneau pascal est entouré des 4 évangélistes
Mathieu-Jean
Marc-Luc
Cachés par les cierges : les douze apôtres
de gauche à droite :
Versant g. : Jude, Barthelemy, Philippe, Thomas, Pierre
Versant dr. : André, Jacques le Majeur, Paul, Simon, Mathieu
Volets de gauche : le Christ au jardin des oliviers et Ecce Homo
Volets de droite : la résurection et l'ascension.
Flagellation et rencontre du Christ avec Véronique (6ème station du chemin de croix)
A droite du tabernacle : la descente de croix et la mise au tombeau.
Le tabernacle
Le tabernacle situé dans le choeur (côté évangile) est comme le Jubé constitué de pierre d'Avesnes et date de la même époque (XVIème).
Les stalles
Dans le choeur : stalles que j'ai détaillées ICI.
Les voûtes du choeur
Le déambulatoire
Dans le déambulatoire, quatre confessionnaux de style Louis XV. Ce style naît dans le deuxième quart du XVIIIème siècle. Les ornements sont qualifiés de rococo qui serait une combinaison des mots "rocaille" et "baroque". Il trouve son inspiration dans la nature.
Le chemin de croix
Il est classique avec 14 stations mis à part le fait que la station XII (le Christ en croix) n'est pas dans la continuité mais placé au-dessus de la station XIII.
A noter que depuis 1991, les 14 stations sont différentes car Jean-Paul II a fait remplacer celles qui n'avaient pas de justification biblique : les 3 chutes et les rencontres avec Marie et Véronique.
Station I : Jésus est condamné à être crucifié
Station II : Jésus est chargé de sa croix
Station III : Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix
Station IV : Jésus rencontre Marie
Station V : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Station VI :Sainte Véronique essuie le visage de Jésus
Station VII : Jésus tombe pour la deuxième fois
Station VIII : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent.
Station IX : Jésus tombe pour la troisième fois
Sation X : Jésus est dépouillé de ses vêtements et abreuvé de fiel
Station XI : Jésus est cloué sur la croix
Station XII : Jésus meurt sur la croix (station placée au-dessus de la XIV)
Station XIII : Jésus est détaché de la croix
Station XIV : Jésus est mis au tombeau par Nicodème et Joseph d'Arimathie
LA NEF
La chaire de vérité
Saint Hubert et le Christ salvateur
Saint Ambroise avec une ruche à sa gauche - Saint Hieronymus (Jérôme) avec son lion
Le lutrin
LES CHAPELLES
Chapelles du côté nord
Chapelle du croisillon nord du transept : autel Notre-Dame
Le 1er juin 1026, l'église est consacrée par l'évêque de Liège Réginard. L'autel de la vierge est placé au niveau du croisillon nord du transept. Datant du Xème siècle, la statue aurait été créé par saint Materne lui-même. Elle est en bois de tilleul (en chêne pour les pieds et le socle) mais les deux visages ont toujours été recouverts de plaques d'argent et de laiton. Les plaques d'argent noircissant avec le temps font qu'elle fut assimilée à une vierge noire. Elle possède de nombreux habits.C'est une sedes sapientae (trône de la sagesse) : la vierge assise sert de trône à la sagesse (l'enfant).
Depuis le XVIIème siècle ceux-ci sont de type espagnol.
Au dos de la vierge, a été posée une plaque de cuivre (XIIIème) invisible pour les pélerins. Elle montre douze figures sculptées trois par trois.
- st Paul (front chauve avec épée) - st Pierre (clefs) - st Jean l'Evangéliste (palme et livre)
- St Jude (inscription) - st Simon - st André (croix latine)
- st Bathelemy(couteau, fut écorché) - St Jacques le pélerin (bâton) - st Philippe
- st Thomas - stMathias et peut-être st Mathieu
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet
N.B. : une jouée des stalles (côté épitre, à droite de l'autel vu de la nef) évoque le miracle du Jardinet.
La vierge s'échappe lors de l'incendie (en 1228) de la collégiale. Elle se pose sur un arbre au lieu-dit "le jardinet" On fait appel à Thierry comte de Walcourt car personne ne parvient à la descendre de l'arbre. Celui-ci l'implore et promet de reconstruire la collégiale et d'édifier une abbaye. Elle descend de l'arbre et Thierry peut la ramener en ville. La jouée montre Thierry agenouillé, l'implorant sous la protection d'une colombe.
Dans la chapelle on trouve des ex-votos et des peintures
Les peintures le long du mur nord sont dues à un peintre de Silenrieux : Jules Léonard (Silenrieux le30-07-1825 et décédé à Valenciennes en 1897) . Elles datent de 1893.
I
Saint Materne tailla l’image vénérable
Et puis il la plaça dans ce lieu honorable.
II
Le démon ennemi de la mère de Dieu
De son culte jaloux mit le feu dans ce lieu
III
Miracle! Le portrait sort de l'embrasement,
Sur cet arbre est trouvé près du choeur du couvent.
IV
De ce digne portrait le glorieux transport,
Vous fait un grand bonheur, comte de Rochefort
V
Cet homme fut trouvé dans ce creux plein de vie
Nourri pendant un an par la vierge Marie.
"En 1264, un mineur d'Yves très croyant voit la galerie où il travaillait s'effondrer. Il fut considéré comme mort mais sa femme apporta chaque jour un pain à Notre-Dame. Un an plus tard, des hommes creusant au même endroit, le retrouvèrent vivant car mystérieusement le pain de sa femme lui avait été apporté chaque jour."
VI
Meunier tu bas ta meule, et méprise Marie
Un éclat dans ton oeil, on craindra pour ta vie.
VII
Cet homme remarquant l'éclat fort augmenté
Vint invoquer la vierge et en fut délivré.
VIII
Cet homme étant bien près du bois de son tourment,
Fut par vous garanti,Marie en ce moment.
Cet homme fugitif ayant volé Marie
Fut d'abord découvert avec grande infamie.
François Ioly neyé vers l'âge de huit ans,
Par l'aide de la vierge, il revit cinquante ans.
Cet enfant venu mort, du ciel il est banni;
Mais par vous, Sainte Vierge, il y est rétabli.
Maladie, langueur, et toute infirmité,
Mère des affligés, vous changez la santé.
Cet hôme au lict malade accablé de douleur
Est guéri par Marie, Ô la grande faveur.
Dans les sièges, combat, et tout autre occurence,
Vierge vous protégez : telle est votre puissance.
Cet enfant sous la roue allait être écrasé
Par votre aide, Marie, il en a échappé.
La chapelle de Notre-Dame est éclairée au nord par un vitrail représentant l'arbre de Jessé et au-dessus de l'autel par un vitrail représentant s le miracle du Jardinet.
Pour le détail des vitraux de la basilique voir ICI
Chapelle de la 1ère travée : chapelle du Sacré-Coeur
A gauche : le vitrail montre à gauche l'apparition en juin 1675 du Christ à Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) qui est à l'origine du culte du Sacré-Coeur qui se fête le 3ème dimanche après la pentecôte.
Au centre : le Sacré-Coeur
A droite : le centurion Longin qui s'étant converti sera canonisé. Il est fêté le 15 mars.
N.B. : les deux chapelles communiquent
Entre les deux chapelles : statue de sainte Barbe
Chapelle de la deuxième travée : saint Antoine
Statue de saint Antoine et Abraham avec Isaac
Saint Antoine de Padoue est représenté classiquement : habillé en franciscain portant l'enfant Jésus et tenant un lys dans la main.
N.B. : Si actuellement sa fête est le 5 juillet, auparavant il était fêté le 17 janvier jour de sa mort en 356 ("à la Saint Antoine, sale ton porc). Cette date du 17 janvier se perpétue à Verviers puisque c'est le jour où l'on mange des gaufres à la canelle. La légende dit que les Pères Antoinistes de Pepinster cuisaient du pain de seigle ce qui avait entraîné l'apparition d'ergotisme ("feu de saint Antoine"). Les Antoinistes verviétois quant à eux faisaient leur pain avec du blé. Depuis lors, le jour de la Saint Antoine, les boulangers de Verviers montaient à Stembert et vendaient des gaufres à la cannelle. On les présentait au prêtre pour qu'ils soient bénis et ainsi être protégé des maladies.
Chapelles du côté sud
Chapelle du transept : saint Materne
Saint Materne (évêque de Trèves, Cologne et Tongres) aurait au IVème siècle évangélisé la région de Walcourt. Il y aurait fait construire un oratoire et la légende dit qu'il a taillé de ses propres mains une statue de Marie. Cet autel remplace un plus ancien et date de 1911. Le sculpteur est Léopold Blanchaert et le peintre Henri de Tracy.
Résurection de Saint Materne grâce au baton de saint Pierre
tenu par ses disciples Eucher et Valère
Saint Pierre confie à Eucher, Valère et Materne
l'évangélisation de Trèves
Materne tue un serpent qui décimait les fidèles à Dinant
N.B. : c'est le même Léopold Blanchaert qui restaura une autre sedes sapientae : celle de Ittre.
Pour les vitraux : voir ICI
Chapelle sud de la première travée : Christ de pitié
Les cordes, la tunique sans couture
La croix, la lance, le porte-éponge, le marteau, les tenailles
Les instruments de la passion
Dans la chapelle : deux statues
Saint Eloi et saint Roch et son chien
Saint Roch de Montpellier atteint de la peste se rend dans un bois pour y mourir mais une source jaillit et un chien lui apporte tous les jours un pain. Il est représenté en pélerin avec le bourdon. Il montre le bubon pesteux guéri sur sa cuisse gauche (sinistra, le côté du mal) et à ses pieds, se trouve son chien avec une miche de pain dans sa bouche.
Chapelle sud de la deuxième travée : saint Joseph
Vitrail Saint-Joseph de la chapelle
La Sainte famille, saint Joseph, sa mort
Statue de saint Meen
La représentation du saint avec un dragon est rare. la seule explication que j'ai trouvée se trouve ICI.
Dans la chapelle, à gauche de l'autel : statue de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (Thérèse de Lisieux).