Courcelles
Cliquer sur les photos pour les agrandir.
Courcelles
En 1977, suite à la fusion des communes, les entités de Courcelles, Gouy-lez-Piéton, Souvret, Trazegnies sont regroupées sous le nom de : commune de Courcelles.
1. : Monument : à la gloire du mineur
2. : Monument de l'abbé Bougard
3. : La maison communale
Le monument aux morts
Statues d'Ernest Patris (en face de la maison communale).
Hommage aux prisonniers de guerre
Hommage à Albert Ier
Hommage aux déportés et travailleurs réfractaires
Les sgraffites.
4. Hommage aux régiments cyclistes frontière
5. La tuerie de Courcelles : 17 au 18 aôut 1944.
6. Les poètes courcellois
7. Souvret : église saint-Barthelemy
8. Souvret : le monument aux morts
9. Monument au soldat Jean Friot
1. Monument : à la gloire du mineur.
IL fut inauguré le 16 octobre 1982 et est depuis le lieu d’une cérémonie commémorative chaque année à la Sainte-Barbe.
Action
Charbonnages Falnuée-Wartonlieux
L'artiste est né à Trévise le 7 mai 1934, mais vit et travaille à Brescia. On peut trouver son site ICI.
Quelques unes de ses oeuvres :
Ce monument m'évoque cette sculpture que l'on peut voir sur une tombe au cimetière de Marchienne-Docherie.
2. Monument de l'abbé Bougard
Il est situé sur le côté de l’église Saint-Lambert, place Bougard.
L'abbé Alphonse Bougard était le vicaire de la paroisse saint-Lambert et l'aumonier du 5ème chasseur à pied. Il fut enlevé par la gestapo le 15 février 1943.
Il a d’abord combattu les allemands, a été atteint par une balle dans les reins. Il créa le premier mouvement de résistance à Courcelles. Lors de ses prêches, il s’expose en dénoncant les collaborateurs.
Il sera arrêté par la Gestapo. Il sera ensuite transporté à Breendonck, Saint-Gilles, Bochum, au camp de concentration d’Esterwegen et enfin à Gross-Strehlitz en Pologne. Il y mourra en novembre 1944 suite à une blessure au doigt qui s'était infectée.
3. La maison communale
L'hôtel de ville est l'oeuvre des architectes Alexandre Simon et Bridoux. Il est de style "renaissance flamande" et date de 1907.
Il fut inspiré par l'hôtel de ville de Bruxelles.
Un carillon est installé en 1966. Depuis, il résonne de créations du chantre courcellois René Godeau. (voir ICI)
"Salut mon petit village"
"A vote santé Ziré"
"El tôte au suke"
"On a v'nu voler mes lapins"
Le monument aux morts.
A l'avant plan dans le square Albert Ier : le monument aux morts.
Statues d'Ernest Patris (en face de la maison communale)
Les sculptures dues à Ernest Patris datent de 1951.
Ernest Patris était un peintre expressionniste, céramiste et sculpteur est né à Beuzet en 1909, il est venu habiter avec sa famille à Marchienne-au-Pont, et, comme son père travaille aux ACEC.
Autodidacte, il prendra aussi des cours de fonderie de bronze à l'Ecole professionnelle de Gilly mais aussi d'anatomie à l'Académie de Gand. Il quitte les ACEC en 1937 et crée un atelier de céramique à Marchienne-au-Pont (1952) ainsi qu'une fonderie d'étain et de bronze à la cire perdue (1955). IL est encouragé par James Ensor.
Autoprtrait
ICI
Parmi ces oeuvres, La statue originale de Yvonne Veslet à Monceau.
Hommage aux prisonniers de guerre
Sur la façade gauche : hommage à Albert Ier
Sur la façade droite : hommage aux déportés et aux travailleurs réfractaires
Les sgraffites.
Ils représentent divers métiers
A droite :
4. Hommage aux régiments cyclistes frontière
J'ai quelques difficultés à comprendre pourquoi ce monument se situe à Courcelles (rue du Temple). En effet les régiments furent créés en 1934 essentiellement pour contrôler la frontière Est des velléités allemandes.
Ainsi, ils étaient stationnés à Visé, Henri-Chapelle, Hombourg, Eupen, Malmédy, Liège et Verviers dans des garnisons proches de la frontière allemande. Pour la défense du Canal Albert et des frontières du Limbourg, le bataillon était stationné à Lanaken, Maaseik et Kaulille.
La caractéristique des régiments était qu'ils étaient constitués de volontaires alors que le reste de l'armée belge était formé de miliciens entourés de militaires de carrière.
A consulter ICI
A noter que le général Piron alors commandant, intégra en août 1934, le régiment de cyclistes frontière à Henri-Chapelle avant de devenir Major (mars 1936) et de retrouver un régiment de grenadiers.
5. La tuerie de Courcelles (17 au 18 aôut 1944)
Le meilleur site pour comprendre les évènements est : charleroi-decouverte.be | Les martyrs du 17 et 18 août 1944 - La tuerie de Courcelles / F. Dierick
C'est le 17 août 1944 que le bourmestre rexiste du "Grand-Charleroi", Oswald Englebin est tué avec sa femme et son fils. Ils regagnaient leur domicile de Trazegnies. L'attentat se déroule au lieu-dit "Bois du Rognac". Le Grand-Charleroi" avait été créé en juillet 1942 par les allemands. Oswald Englebin avait en mars 1944 accueilli à Charleroi Léon Degrelle.
Marcel Duquesnes
Gendarme-Garde du corps
a survécu
Victimes
- BARTH Jane, régente au Lycée de Morlanwelz, 44 ans (abattue à Charleroi)
- BARTH Marcel, ingénieur aux ACEC, 45 ans (abattu à Charleroi)
- BOUSMAN Jean, ingénieur aux ACEC, 25 ans (tué le 17 au Vert-Bois à Montigny-le-Tilleul)
- BOUSMAN-FRANCQ Claire, 63 ans (tué le 17 au Vert-Bois à Montigny-le-Tilleul)
- BOUSMAN-LAMY Paule (tuée le 17 au Vert-Bois à Montigny-le-Tilleul)
- BROGNIEZ Charles, commissaire de police, 61 ans (tué à Courcelles)
- BUREAU Joseph, agent principal de la police de Châtelet, 35 ans (tué à Courcelles)
- COTON Léon, architecte, 44 ans (tué à Courcelles)
- COTON Paul, médecin, 45 ans (tué à Courcelles)
- DE RIDDER Elisabeth, préposée à la garde de la maison de l'architecte Simon, 50 ans (tuée à Courcelles)
- DELVAUX Raymond, commissaire de police adjoint à Jumet, 47 ans arrêté par Christian Simenon (tué à Courcelles)
- DELVAUX-LEBAS Suzanne, 43 ans (tuée à Courcelles)
- DEPASSE Marguerite, 43 ans (tué à Courcelles)
- DEULIN Oscar, greffier, 62 ans (tué à Courcelles)
- GILLES Léon, inspecteur de police à Bouffioulx, 33 ans (tué à Courcelles)
- HARMIGNIE Pierre, curé-doyen de Charleroi, 59 ans (tué à Courcelles)
- HOSLET Roger, 28 ans (Courcelles mais le nom n'apparait pas dans le pro-justicia)
- HUBERLAND Edouard Lucien 40 ans (tué à Courcelles)
- JACQUET Raoul, agent d’affaires, 40 ans (abattu dans les locaux de la police rue de la régence)
- JASMES Louis, secrétaire général des mutualités socialistes, 51 ans (tué à Courcelles
- LOUGNIAUX Augusta épouse MASSIN (tué à Courcelles)
- MAYENCE Léonce, avocat, 49 ans arrêté par Christian Simenon (tué à Courcelles)
- MICHEL Victor-François, cafetier, 65 ans (tué à Courcelles)
- NOLARD Auguste, commissaire de police à Bouffioulx, 56 ans (tué à Courcelles)
- STILMANT Arthur, médecin, 46 ans arrêté par Christian Simenon (tué à Courcelles)
- VAN DEN BERGHE Paul, directeur commercial des charbonnages de Monceau-Fontaine, 50 ans (Ière victime près des lieux)
- VAN HOEGAERDEN-DEWANDRE Germaine, 63 ans (tuée route de Bomerée N.B. château Dewandre Mont-sur-Marchienne)
Le dessin est de Louis-Charles Crespin (1892-1953) et fut réalisé en 1946 par le verrier F. Crickx. C'est à Ferdinant Crickx que l'on doit les vitraux de l'église saint-Nicolas de Souxhon (Voir Flémalle Souxhon).
Le cardinal Mercier
Louis-Charles Crespin
Ce monument est dédié au 18 victimes et bien sur pas comme l'indiquait le prospectus des journées du patrimoine de 2014.
Un peu avant sur l'autre côté de la rue : la maison du drame.
Tombe de Pierre Harmignie au cimetière de Charleroi Nord
Inscription de sa dernière phrase
L'agrandissement de l'église Saint-Christophe de Charleroi a été réalisé en mémoire de la tuerie.
A Charleroi : plaque commémorative sur son habitation rue de la Science (rue du Gouvernement).
6. Les poètes courcellois
On pourrait penser que le poème que je préfère est un classique mais c'est celui de Jules Sottiaux. Ce poète, conteur, essayiste fut un chantre de la Wallonie.
Le cheval des fosses
Dans la fosse profonde où le jour n'entre pas,
Sous la morne clarté des lampes fantastiques,
Les vieux chevaux fourbus, usés et rachitiques,
Traînant les wagonnets, marchent à petits pas.
Tristes, mais résignés, ils vont la tête basse,
dans leur cerveau voilé cherchant un souvenir;
Et devant leurs grands yeux vagues, parfois il passe
Comme des visions qu'ils ne peuvent pas saisir.
Ce sont de gais vallons inondés de lumière
Où l'on passait rapide et les nasaux fumants;
Ce sont des pré, des champs et des bosquets charmants
C'est la ferme rustique où riait la fermière
Et quand le vieux forçat succombe sous l'effort,
Pendant qu'autour de lui on dit : Regarde, il crève !
A sentir tous ses maux finir avec la mort,
Il croit qu'il s'en retourne au pays de son rêve.
C'et lui aussi qui a écrit
Si l'heure qui sonne
Est douce à ton coeur,
Ne parle à personne
Jules Sottiaux (ICI)
A Courcelles, j'ai pu apprécier la gentilesse, la compétence et l'humanité du Docteur Marcelle.
Il a continué l'oeuvre de son papa. J'avais eu l'occasion de soigner celui-ci et en remerciement, il m'avait donné quelques uns de ses poèmes tapés à la machine à écrire.
L'ensemble de ses poésies peut être lue en PDf : ICI. Les dernières pages montrent un remerciement au personnel soignant écrit d'une main tremblotante. C'est assez émouvant.
7. Souvret : église saint-Barthelemy
Elle date de 1884.
8. Souvret : le monument aux morts
IL fut pensé par l'architecte Marcel Simon et est l'œuvre des frères Herman et Victor Voets.
Il fut inauguré le 5 septembre 1920
Victor Voets a aussi réalisé le monument en hommage au pigeon soldat à Bruxelles.
N.B. : rappelons qu'il existe aussi un monument en l'honneur du pigeon soldat à Charleroi. Il se siue à côté du parc Astrid et est d'Alphonse Darville.
9. Monument au soldat Jean Friot
Le monument date de 1923.
Il est incorporé au 15ème régiment de cavalerie de l'armée française.
Le meilleur récit est celui d'Elie Lemal dans son livre sur l'histoire de Courcelles. Le livre est consultable ici en pdf : Histoire_Courcelles
Voici les pages 168 à 170
HISTOIRE JEAN FRIOT.
"Le samedi 22 août 1914, très tôt, les premières troupes allemandes traversèrent notre commune, se dirigeant sur Mar- chienne-au-pont.
Des chasseurs français, à cheval, patrouillant sur le territoire de la commune de Roux, eurent leur retraite coupée. Cachés dans la ruelle du cimetière, les soldats français, profitant d'un espace vide entre deux colonnes allemandes, traversèrent la route provinciale de Courcelles à Marchiennes et se lancèrent à fond de train dans la rue du Camp de Castiau.
Mais, derrière eux, une poursuite sauvage s'organisa rapidement. Malheureusement les Français rencontrèrent le ruisseau Plomcot, que beaucoup de chevaux hésitèrent à franchir. Puis ils durent escalader le terril de l'ancienne glacerie de Roux. Pendant ce temps, les Allemands étaient arrivés en grand nombre sur les hauteurs du camp de Castiau et une grêle de balles s'abattit sur les fuyards. Trois d'entre eux franchirent le terril sans encombre et disparurent vers Sart-lez-Moulin, en suivant la rue des Boulouffes. Un autre suivit le chemin de fer de raccordement du puits numéro 4 et put gagner For-rière. Des minutes émouvantes furent vécues par les spectateurs de cette escarmouche. Un cavalier français, arrivé au terril, dut, à plusieurs reprises, descendre de son cheval, celui-ci ne voulant plus avancer. Enfin, il repartit au petit galop.Il était temps ! Au moment où il franchissait la rue de l'Estacade, 4 fantassins allemands, arrivés sur le terril, tirèrent sur le fuyard, distant d'eux de 80 mètres. Par une chance miraculeuse, il ne fut pas atteint et disparut bientôt dans la vallée séparant le chemin des Boulouffes et la rue Royale. En remontant cette vallée, son cheval s'écroula mort, une balle l'avait transpercé de part en part.
Dans un sublime effort de l'agonie il sauva son cavalier ; celui-ci put, alors, gagner la rue de Forrière à pied.
A un certain moment, on put voir deux chevaux sans calvalier galoper sur le terril, puis, effrayés par la fusillade, ils s'enfuirent vers la station de Courcelles-Centre, en suivant le chemin de fer. Un de ces chevaux se laissa prendre par un civil qui, le ramenant vers Forrière, put le remettre au soldat français qui avait eu le sien tué.
Où se touvaient les deux cavaliers ?
On apprit plus tard qu'un de ces soldats, dont le cheval n'avait pas voulu franchir la rivière, s'était caché dans un buisson environnant. Les poursuivants ne l'avaient pas aperçu et il avait pu gagner le hameau de Hubes, où il fut ébergé pendant quelque temps.
Malheureusement, l'autre cavalier était couché, sans vie, sur le terril. Une balle l'avait atteint dans le dos et était sortie par la poitrine. Il avait 20 ans, s'appelait Jean Friot, appartenant au régiment de chasseurs à cheval. Il était originaire du village de Rivières, proche de Nantes, où il était en garnison. Les Allemands prirent sa carabine, mais lui laissèrent son porte-monnaie et sa montre. Un peu plus tard, un maréchal des logis de son régiment vint relever son identité. Le lendemain Jean Friot fut enterré au cimetière de Courcelles. Il fut transféré ensuite au cimetière de Gozée. II repose maintenant au pays natal, ses parents ayant réclamé ses restes, après la guerre. En 1923, pour perpétuer son souvenir, le conseil communal fit ériger un monument en pierre de France, tout près de l'endroit où il est tombé. Les rues de l'Estacade et des Boulouffes furent débaptisées et portent son nom. Chaque année, une manifestation patriotique se déroule autour du monument, littéralement enseveli sous des fleurs. Le souvenir de Jean Friot, tombé au champ d'honneur sur notre territoire, vivra éternellement au cœur des Courcellois."
Elie Lemal (1930)