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Photos de Charleroi, Liège et ailleurs
8 novembre 2022

Couvin Brûly-de-Pesche

La chapelle Notre-Dame du Maquis

Elle marque le souvenir des 47 résistants du groupe Hotton qui, durant la Seconde Guerre mondiale, perdirent la vie dans les bois du maquis de la Thiérache. Ouverte aux quatre vents  elle est due à l’architecte Roger Bastin en collaboration avec Jacques Dupuis. La chapelle et dédiée à "Notre-Dame-du-Maquis" et fut inaugurée le 5 septembre 1948.

  

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Chapelle Notre-Dame du Maquis

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Dans le creux de la coupole, au dessus de l’autel, sont inscrits les noms des 47 résistants du "Groupe Hotton" qui moururent en service commandé, furent torturés et fusillés. 

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Le groupe Hotton

En 1940, est créé le "comité de surveillance de l’ULB" par Marcel Franckson (dit Oncle Nestor), ingénieur à la SNCB avec ses deux fils (Renaud Franckson, étudiant en chimie et J.R. Marcel Franckson, étudiant en médecine). Lors de la fermeture de l’ULB en novembre 1941, ils doivent prendre le maquis.
Dès 1943, plusieurs membres sont arrêtés et les survivants se rendent alors en Wallonie. C'est en juillet 1943, que se forme une mission de sabotage dite "de harcèlement militaire" du nom de code "Hoton".  André Van Glabeke et Marcel Franckson Fils se prénomeront Stan et Ulysse  
Les principales actions directes sont dues au Groupe D, dirigé par J.R. Marcel Franckson. 
Après l'arrestation de Arthur Cacheux (alias Richard) à Frameries, le 21 avril 1944, Marcel Frankson deviendra alors chef du FIN. 
Le Groupe D (250 hommes et femmes) fut actif pendant 32 mois. En plus des morts au combat, trois ont été fusillés alors que cinq autres étaient déportés.
Marcel Franckson Père fut arrêté par les Allemands le 27 mai 1944 à Forville suite à une trahison. Il fut torturé à Breendonck, déporté à Buchenwald. Il y mourra le 7 janvier 1945. 

Son fils survécut et décéda le 12 février 2018

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Le 24 septembre 2006, il avait prononcé à Bruly-de-Pesche, ce discours à méditer :

"Les quelques anciens qui survivent ont tous passé la barre des 80 ans. Leur « espérance » de vie – pour employer le terme des anthropologues – s’exprime statistiquement par un nombre d’un seul chiffre. Le moment n’est donc pas éloigné où le dernier d’entre nous se fera amener à notre monument pour un ultime adieu aux amis disparus.

  Pourquoi les anciens ont-ils tenu plus de soixante ans à se réunir, à discuter entre eux de l’évolution de la société, à parler de leur expérience dans leur entourage, dans les écoles et cénacles ainsi qu’à écrire livres et articles ? La réponse paraît simple : pour cultiver la mémoire. Non tant celle des méthodes utilisées pour combattre l’oppresseur nazi : les techniques en sont devenues obsolètes et n’intéressent plus guère que les férus d’histoire ou des armes. Tout au plus révèlent-elles l’ingéniosité et la volonté opiniâtre des résistants à harceler l’occupant. L’important n’est pas de se souvenir de comment nous avons agi, mais de pourquoi nous l’avons fait. Pourquoi des hommes et des femmes de tous âges et conditions sociales ont-ils accepté le risque majeur d’être capturés, torturés, expédiés dans un bagne létal ou de tomber sous les balles de l’ennemi ?

 Notre motivation était l’antithèse de celle des tueurs actuels se faisant exploser au milieu de foules civiles dans le but de massacrer des inconnus. Leur immolation volontaire témoigne de leur désespérance devant la condition misérable des groupes dont ils sont issus. La recherche de la mort rédemptrice leur est inculquée – sous le masque du patriotisme – par des prédicateurs obscurantistes rêvant d’effacer des siècles de pensées créatives nées à la Renaissance et de replonger le monde dans une subordination absolue à un dogme intangible et castrateur.

A l’opposé, nous étions mus par l’espoir. L’espoir de voir rétablir le régime de liberté, de tolérance et du respect de l’individu qui vous avait été ravi par l’oppresseur nazi. Nous n’acceptions pas d’être contraints à la disette, soumis à l’arbitraire et traités en sous-hommes par un occupant totalitaire raciste et arrogant. Nos actions étaient ciblées contre l’oppresseur et ses valets.

L’effondrement du régime nazi puis le développement de la prospérité dans nos pays démocratiques ont endormi la vigilance d’une grande partie de la population, saisie par l’euphorie consommatoire. Des mises en garde lancées il y a un demi siècle avaient sombré dans l’indifférence ; rappelez-vous celle de Winston Churchill : "Un peuple qui oublie son histoire doit s’apprêter à la revivre » ainsi que celle de Bertold BRECHT prédisant la résurgence de la « bête immonde".

Certes, dans notre Europe quasi unifiée, pacifique, et délivrée de l’inquiétant voisin stalinien, la menace totalitaire n’émanera plus d’une invasion militaire. Elle ne proviendra pas plus de groupuscules factieux, nostalgiques du nazisme : ces illuminés peuvent commettre des attentats comparables à ceux des terroristes islamistes, mais non de renverser nos institutions démocratiques. Leur nocivité est indirecte : le terrorisme aggrave la psychose sécuritaire obsessionnelle qui se répand dans la population.

L’extension de cette psychose est liée à la prépondérance des médias. Le petit écran accapare les loisirs jadis consacrés aux contacts et aux discussions entre citoyens et enferme le téléspectateur dans un monde virtuel d’émotivité que ce soit par la publicité dont vivent les chaînes ou le sensationnel des infos. Or, le sang est un bon produit : il augmentait déjà le tirage de la presse écrite ; il affole l’audimat. Des flashes ne lésinant pas sur l’hémoglobine excitent l’émotivité du téléspectateur et inhibent son sens critique ; l’angoisse ainsi créée génère le sentiment de vivre dans une société ne garantissant plus la sécurité publique. Les partis liberticides et racistes furent les premiers à réaliser le bénéfice électoral à tirer de cette angoisse. Devant le succès de leur tactique, les partis démocratiques leur ont emboîté le pas, reléguant au deuxième rang les défis majeurs de l’avenir et de la survie de notre civilisation. Nous attendons de nos hommes politiques qu’ils rompent la spirale de l’angoisse et présentent une analyse socio-économique historique du problème de la sécurité.

Depuis deux siècles la sécurité a augmenté de manière continue et remarquable : les notables se déplacent sans escorte armée, les bus et les cars ne sont pas arrêtés sur les routes par des bandes de brigands, les meurtres pour vol sur la voie publique sont rares Bien sûr, des quartiers chauds subsistent dans nos villes en expansion où la densité de la population atteint parfois un niveau critique. Reste la petite délinquance entretenue principalement par des jeunes que notre enseignement rend inutilisables sur le marché de l’emploi, abandonnés à l’oisiveté et tentés par tous les gadgets vantés par une publicité omniprésente.

L’amélioration – à moyen terme – passe par une refonte complète de notre enseignement secondaire et par une orientation volontariste de notre enseignement supérieur vers des branches porteuses d’avenirs, seule politique capable de réduire le chômage et d’attirer les entreprises. A court terme, cette amélioration impose un encadrement des jeunes désoeuvrés et un accroissement de la surveillance de proximité dans le respect de nos libertés démocratiques.

Imaginer pareil programme sans un financement important entraînant une augmentation des impôts relève du mensonge ou de l’inconscience. Le citoyen doit être mis en face de ses responsabilités.

Il faudra pour cela vaincre l’individualisme matérialiste forcené et retrouver les voies d’une solidarité et d’une convivialité sans lesquelles nos valeurs démocratiques essentielles se perdraient. A vous, descendants d’œuvrer dans cette perspective. »

 

1
Marcel Franckson père au milieu (le plus âgé)

2
Marcel Franckson Fils à droite (avec le bérêt)

 

N.B. : un film fut consacré à André Van Glabeke dit Stan & Marcel Franckson dit Ulysse (voir le site ICI). 

 

L'architecte Roger Bastin

Ce Couvinois est surtout associé à la réalisation de la première construction de Louvain-la-Neuve, il est l'auteur de nombreuses réalisations et réhabilitations comme : l'arsenal de Namur, le cyclotron de Louvain-la-Neuve, Mariemont, l'institut de Botanique à Liège, la tour Reyers et ...

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Roger Bastin (1913-1986)

Dans la région de Couvin à Aublain, sur la route vers Dailly, il a rénové en 1957 la chapelle Notre-Dame du Rosaire.

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Chapelle Notre-Dame du Rosaire

 

Elle présente ce chronogramme

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