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Rouen
et
Emile Verhaeren
Portrait d'Émile Verhaeren
Théo Van Rysselberghe (1915).
Il est né à Sint-Amands près d'Anvers. Dès 1883, il publie des poèmes et la guerre 14-18 lui inspirera de beaux élans patriotiques.
Ses poèmes sont influencés par le symbolisme et il pratique le vers libre. Il a une importante conscience sociale et est proche du socialisme voire de l'anarchisme.
Abbatiale Saint-Ouen de Rouen
On peut voir à Rouen dans les jardins de l'abbatiale Saint-Ouen, un buste d'Emile Verhaeren.
Le buste fut offert, en 1925, à la ville de Rouen par le comité franco-belge des amis de Verhaeren et inauguré le 11 novembre 1928. En 1941, il fut fondu sous le régime de Vichy mais le 10 avril 1948 la statue reconstituée fut à nouveau inaugurée. La statue initiale était due à César Schroevens (fondeur Hohwiller) alors que la réplique est de Henri Lagriffoul.
Il meurt lors d’un accident de train à la gare de Rouen le 27 novembre 1916 poussé par la foule sous les roues d’un train en partance. Il ne verra pas la délivrance de la Belgique. Il rentrait à Saint-Cloud dans un logement modeste situé au 5, rue de Montretout. Il y vécut les seize dernières années de sa vie, de 1900 à 1916. La rue porte désormais son nom.
On veut l'enterrer en Belgique "libre" et sa dépouille est transférée vers le dernier recoin libre de la Flandre derrière le front de l’Yser. Le 2 décembre 1916, il est inhumé au cimetière d’Adinkerke en présence d'André Gide. Pour des raisons de sécurité, son corps sera déplacé vers le cimetière de Wulveringem près de Furnes.
Finalement, on choisira l'imposante courbe de l’Escaut à Sint-Amands, son village natal.
L’endroit aurait été désigné par Henry van de Velde. Le monument est bâti d’après les plans de l’architecte moderniste, Louis Van der Swaelmen et sera inauguré le 9 octobre 1927.
"Le jour que m’abattra le sort,
C’est dans ton sol, c’est sur tes bords
Qu’on cachera mon corps,
Pour te sentir à travers la mort,
Encor ‘L’Escaut’"
Les Héros, 1908
La Wallonie 8-9 octobre 1927
KBR
Il y repose avec son épouse Marthe Massin, artiste liégeoise (1860-1931) qu'il avait rencontrée fin 1889 à Bornem.
Emile Verhaeren Museum
ICI
En 1886, il lui dédiera un recueil de poèmes d’amour : Les Heures claires.
Oh ! ce bonheur
Les heures claires (1896).
Oh ! ce bonheur
Si rare et si frêle parfois
Qu'il nous fait peur.
Nous avons beau taire nos voix
Et nous faire comme une tente,
Avec toute ta chevelure,
Pour nous créer un abri sûr,
Souvent l'angoisse en nos âmes fermente.
Mais notre amour étant comme un ange à genoux
Prie et supplie
Que l'avenir donne à d'autres que nous
Même tendresse et même vie,
Pour que leur sort, de notre sort, ne soit jaloux.
Et puis, aux jours mauvais, quand les grands soirs
Illimitent, jusques au ciel, le désespoir,
Nous demandons pardon à la nuit qui s'enflamme
De la douceur de notre âme.
Hommage du Roi et de la Reine en 2016
100ème anniversaire de sa mort.
A Roisin (Honnelles)
Au mois d’août 1899, il se rend à Roisin (Honnelles) pour rencontrer Anna-Maria Urbain, l’épouse de son ami Georges Rodenbach autre poète symbolisme décédé l’année précédente. Entre 1899 et 1914, le poète Emile Verhaeren séjournera à plusieurs reprises à Roisin dans venait dans une ferme-auberge proche du "Caillou qui bique " qui abrite maintenant l’Espace muséal Emile Verhaeren. Il y écrira cinq recueils.
ICI
Le buste une histoire belge
Complément
1. Louis Van der Swaelmen
Louis Van der Swaelmen (1883-1929) fut le grand artisan de la reconstruction de la Belgique. On lui doit en particulier la Cité jardin de Bruxelles.
Louis Van der Swaelmen
Cité-jardin de Bruxelles
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2. Les timbres
La poste française lui a dédié uin timbre :
FR 1383
Date d'émission : 27/04/1963
Concepteurs : Clement Serveau | René Cottet (E)
Valeur faciale :0,20 F
En Belgique :
BE 896
Date d'émission : 11/03/1952
Concepteurs: Jean Malvaux
- Pour le centième anniversaire de sa naissance.
Date d'émission : 11/05/1955
Leon Janssens
Marc Séverin
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3. Georges Rodenbach
Ce poète symboliste et un romancier belge est né lme 16 juillet 1855 à Tournai et est décédé le 25 décembre 1898 à Paris à l'âge de quarante-trois ans.
A noter que le frontispice est de Fernand Khnopff. Le livre fut publié chez Flammarion mais fut auparavant publié dans les colonnes du Figaro du 4 au 14 février 1992.
Téléchargé sur le site de laBnF (ICI)
Son article sur Rimbaud du 12/08/1892 paru dans le Figaro.
Ma mère, pour ses jours de deuil et de souci,
Garde, dans un tiroir secret de sa commode,
Un petit coffre en fer rouillé, de vieille mode,
Et ne me l'a fait voir que deux fois jusqu'ici.
Comme un cercueil, la boîte est funèbre et massive,
Et contient les cheveux de ses parents défunts,
Dans des sachets jaunis aux pénétrants parfums,
Qu'elle vient quelquefois baiser le soir, pensive !
Quand sont mortes nos sœurs blondes, on l'a rouvert
Pour y mettre des pleurs et deux boucles frisées !
Hélas ! nous ne gardions d'elles, chaînes brisées,
Que ces deux anneaux d'or dans ce coffret de fer.
Et toi, puisque tout front vers le tombeau se penche,
O mère, quand viendra l'inévitable jour
Où j'irai dans la boîte enfermer à mon tour
Un peu de tes cheveux..., que la mèche soit blanche !
Les Tristesses
L'oubli
J’avais vu ― l’an dernier ― au fond d’un cimetière
Une petite tombe étroite et toute entière
Recouverte de fleurs qui s’effeuillaient au vent.
C’était le jour des Morts et la foule en rêvant
Sentait près des défunts combien la vie est vaine.
Tout était blanc sur ce tombeau ; pas une veine
Dans le marbre caché sous un amas tremblant
De roses, de jasmins, de lis ; tout était blanc.
On eût dit qu’en partant vers la voûte éternelle
La morte comme un cygne avait ouvert son aile
Et perdu son duvet au bord de ce chemin.
En écartant un peu les bouquets de la main
Je lus qu’elle était morte à peine fiancée ;
Et je compris alors cette exquise pensée
D’un triste amant, perdu là-bas dans l’horizon,
Qui le matin, quittant sa funèbre maison,
Sans doute était venu couvrir sa bien-aimée
De ce voile de neige épaisse et parfumée
Que la pluie automnale avait mouillé de pleurs…
Je viens d’aller revoir la tombe…elle est sans fleurs.
Il meurt à 43 ans d'une typhlite le jour de Noël 1898. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (division 15) où l'occultiste Catulle Mendès prononce son éloge funèbre.
Son tombeau (1902) au Père-Lachaise est de Charlotte Dubray. Le poète mort émerge de la tombe brisée en tenant une rose. c'est meut-être une allusion au fait qu'il avait participé Salon de la Rose-Croix (1892-1897) créé par l'occultiste Joséphin Péladan. Le tombeau s'intitule : "le défunt soulevant le tombeau".
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4. Angelo Hecq
Angelo Hecq est né à Roisin le 17 mai 1937 et est décédé à Autreppe le 9 juin 2010.
On peut télécharger ICI le mémoire de Marie Sophie Sorée réalisé pour l’obtention du diplôme de Master en Histoire de l’Art et Archéologie à l’ULG Faculté de Philosophie et Lettres , Département des Sciences historiques dans le cadre de l’année académique 2016-2017.